Hi guyz and girlz, that's me again.
Derrière ce titre énigmatique se cache un modeste coup de projecteur sur un groupe de hard rock/metal US formé dans les années 80 et dont la dernière galette a dépassé les 10 ans d'âge. L'album en question s'intitule Poets and Madmen. Peut-être que certains d'entre vous ont maintenant fait le lien avec l'interrogation au dessus du texte.
Bingo, je vais vous parler de Savatage. Non pas une biographie/discographie commentée en profondeur, juste quelques lignes sur comment j'ai découvert le groupe et quelles évolutions il a connu sur mon parcours musical personnel, entre autres.
L'idée d'un tel article m'est venue après m'être finalement procuré l'un des trop rares albums live de Savatage, Ghosts in the Ruins - A Tribute to Criss Oliva. Publié en 1995, cet enregistrement date pourtant de la tournée qui a suivi l'album de 1989, Gutter Ballet. Puisqu'il est question d'hommage, comme l'indique la seconde partie du titre, je commencerai par dire qui était Criss Oliva. Simplement le co-fondateur du groupe, guitariste de son état. Et en écoutant Ghost in the Ruins, on entend pleinement son talent à ce poste. Son travail en studio en disant suffisamment là-dessus, mais ce live en donne la confirmation définitive. Criss Oliva est décédé le 17 octobre 1993 six mois après la sortie de l'album Edge of Thorns.
La chanson éponyme qui inaugure l'album est la toute première chanson que j'ai entendu de Savatage. C'était sur TSF (à l'époque où ce n'était pas une radio 100% jazz, et où l'on pouvait écouter deux heures par semaine une émission dédiée au metal dans toutes ses formes, Coton Tige) et ce morceau m'avait énormément plu. Hélas, pas de cassette (oui, j'en était encore là...) pour l'enregistrer. Je ne sais plus combien de temps j'ai attendu avant que le morceau repasse, mais quand l'animateur l'a réanoncé, une cassette était prête. Je ne pourrais pas vous dire combien de fois j'ai écouté cette intro au piano et ce mid-tempo un peu hard FM mais tellement efficace.
Le premier album de Savatage que j'ai acheté fut Handful of Rain (1994). Je l'ai beaucoup écouté, mais paradoxalement, c'est celui que j'aime le moins désormais. Sur une période de deux ou trois ans, je me suis acheté une bonne partie de la discographie de Hall of the Mountain King (1986) à The Wake of Magellan (1997) et m'en suis contenté, négligeant les quatre premiers albums, pensant qu'ils n'étaient pas terribles, pas aboutis (j'avais lu ou entendu qu'ils ne contenaient pas autant d'éléments symphoniques que sur les albums les plus récents). J'ai donc bêtement beaucoup écouté Hall of the Mountain King, Gutter Ballet, Edge of Thorns (moins bon que le premier titre m'avait laisser à penser) et surtout Streets (1991) et The Wake of Magellan, mes deux favoris (peut-être parce qu'ils sont des concept-album, je vous ai déjà dit que j'aimais le progressif?). J'oublie Dead Winter Dead (1995), plutôt bon.
Je n'ai fini par écouter les quatre premiers albums qu'assez récemment (il y a moins de deux ans, j'ai mis plus de dix ans à le faire!), et qu'est-ce que je regrette de ne pas l'avoir fait plutôt. Oui, ils sont plus bruts, plus rentre-dedans, mais ils sont très bons, loin de ce que je m'étais stupidement imaginé.
Une des principales caracteristiques de Savatage est la voix si spéciale de Jon Oliva, co-fondateur, chanteur (donc...) et frère de Criss. La voix que l'on entend sur le titre "Edge of Thorns", n'est pas la sienne. On ne l'entend même pas du tout sur Handful of Rain. C'est Zak Stevens qui occupe cette place. Voix rauque, mais plus lisse, plus hard FM que celle de Jon Oliva. J'ai découvert cette dernière avec Streets. Jon Oliva possède ce genre de voix que l'on n'adopte pas immédiatement. Beaucoup d'émotions quand il chante normalement mais particulière quand il se met à hurler dans les aigus. Plus complexe que celle de Zak Stevens et finalement préférable. Je n'ai rien contre Stevens, ce qu'il fait avec Circle II Circle, le groupe qu'il a formé post-Savatage, est très bon. C'est après son départ en 2000 que Jon s'est remis à chanter "à plein temps" (on peut l'entendre un peu sur The Wake of Magellan), sur Poets & Madmen, dernier effort de Savatage. Au passage, la seule fois où j'ai vu le groupe en concert c'était pour la tournée suivant Poets & Madmen. Du point de vue vocal, Jon avait recruté un chanteur au potentiel respectable mais qui est désormais tombé dans l'oubli, Damond Jiniya. Ce dernier chantait surtout les parties attribuées à Stevens. J'ai de très bons souvenirs de ce concert et tant mieux puisqu'on est pas près de revoir Savatage sur scène.
La raison ? Jon Oliva lui-même. Au départ simple projet en solo, Jon Oliva's Pain est devenu un groupe à part entière (pour l'anecdote, les musiciens font tous partie de Circle II Circle). Tout comme les premiers albums de Savatage, j'avais peur d'être déçu de ce projet parallèle. Je mérite des claques pour ça. Fort de quatre albums, Jon Oliva's Pain est un très bon substitut pour les fans de Savatage qui attendent un retour du groupe. Le premier album 'Tage Mahal (2004), outre le titre, prend directement ses racines dans l'entité Savatage (une chute de Poets & Madmen, une contribution posthume de Criss et un mini-medley d'anciens titres intégré à un morceau). Les quatre albums, dans l'ensemble, c'est du solide. Donc on n'a pas à en vouloir à Jon (excepté Chris Caffery & co. qui en ont un peu ras l'bol).
Reste une chose à éclaircir: mon titre. En français, le nom du groupe est plutôt risible (surtout qu'il se prononce tel quel et non "Savatedge", pour transcrire l'accent américain). Probablement qu'il y a des fans parmi vous et vous connaissez l'explication. Juste pour me la raconter un peu, voici le pourquoi du comment. Criss et Jon ont fondé le groupe sous le nom d'Avatar en 1978 mais, pour des raisons de copyright, ils n'ont pas pu le garder. Ils ont donc fait une fusion entre "Avatar" et "Savage" (nom déjà pris également, on s'en doute).
Je ne vous demande pas d'être poussés par la curiosité et de jeter une oreille sur Savatage. Je voulais simplement parler d'un groupe plutôt connu par les hardos et metalleux, mais dont on entend trop rarement les éloges.
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