31 octobre 2009

Katatonia - Night Is The New Day

Metal / rock mélancolique
Suède

Cet album de Katatonia est un véritable bijou de mélancolie et de beauté !

Avec ce 8e album studio, les suédois sont allés de l’avant et donnent à l’album une impression d’accomplissement dans sa totalité.

Musicalement, on est à mi-chemin entre métal torturé, comme dans « The Great Cold Distance », l’album précédent, et sonorités électroniques. Le tout se mêle pour créer des textures fantastiques et innovantes avec, toujours, ce goût de tristesse que l’on se prend à aimer intensément.

Mellotron, piano, cordes, claviers électroniques et basse puissante et mélodiquement très présente ; voici des éléments de la musique du groupe Katatonia mis en avant et parfaitement maîtrisés.

La voix de Jonas Renkse recèle une pureté et glisse sur les mélodies de manière envoûtante.

Quelques chœurs lointains viennent s’insinuer dans la texture opaque des titres, comme des échos de cette mélancolie omniprésente. Les titres « The Longest Year » et « Onward Into Battle », aux sonorités particulièrement électroniques, sont des merveilles d’ambiance et de composition.

Un côté doom se révèle parfois, notamment sur « Nephilim » (nom en hommage à Fields of Nephilim : voir plus bas) et le titre final fabuleux « Departer ». Ce dernier voit Krister Linder (chanteur suédois officiant dans Enter The Hunt) poser sa voix étrange sur ses mélodies d’un autre monde.

Des influences 70s se dévoilent sous les sonorités de guitares acoustiques et de mellotron...

...notamment dans « Idle Blood », plein de rêveries. Des influences 80s sont aussi indéniables. Une vidéo sur le site du groupe montre Anders Nyström et Jonas Renkse dévoilant les influences majeures de cet album.

Fields of Nephilim, Red House Painters, Jeff Buckley, The Cure, et David Sylvian sont autant d’artistes et de groupes dont on retrouve la trace sur ces magnifiques 11 titres. Ce très bel album de Katatonia est pour moi un des meilleurs albums de l’année 2009. Voilà, tout est dit !

Références
  • Katatonia, Night Is The New Day. Peaceville, 2009.
Liens

3 octobre 2009

Concert Evergrey - Nouveau Casino, Paris - 1er octobre 2009

Cela fait 3 ans que les suédois ne sont pas venus nous rendre visite, et cela fait très long! En effet, à cause de problèmes logistiques ou techniques, le groupe a du annuler la tournée européenne initialement programmée au printemps 2009. Le plaisir est donc d’autant plus grand!

Le Nouveau Casino ouvre ses portes à 19h, et laisse le temps de profiter du bar, ce qui se fait sans problème car il faut le dire, la salle est loin d’être pleine… Ce moment me permet aussi de voir une affiche qui dit « au premier étage, merchandising et dédicace d’Evergrey après le concert »!!! Voilà qui commence vraiment bien!

Il est 19h30 et les italiens de Chaoswave débarquent sur scène. Leur musique surfe entre death, hardcore et métal mélodique. Un chanteuse (habillée de cuir comme il faut, bien évidemment) et un chanteur s’échangent les couplets sur fond de double grosse caisse déchaînée. Les musiciens sont d’un très bon niveau, et leur prestation, sans être fracassante, sait faire patienter le public comme il faut. J’avoue tout de même être contente (et surtout impatiente) quand vient le dernier morceau…
C’est le bon moment pour se faufiler dans la brèche ouverte par le public et aller se placer devant, à vrai dire, au deuxième rang face à la scène! Une place parfaite. Les roadies s’affairent un bon moment. Ma place me permet de voir le groupe descendre d’un escalier et attendre le signal du début derrière une porte. Impatience extrême! Après un signal clair du roadie, le sample d’ouverture s’enclenche tandis que les lumières s’affadissent. Enfin!

Les musiciens entrent en scène sous les acclamations. Le charismatique leader est impressionnant, de même que les autres musiciens. Une puissance se dégage des suédois. En face de moi, se tient le nouveau bassiste Jari Kainulainen (ex-Stratovarius). Le groupe entame « Fear » issu de Torn, le dernier album du groupe. Le son est très puissant. Tout au long du concert, le groupe et les roadies tenteront de trouver le son parfait, au grand damne des musiciens qui, souvent, feront des signes ou grimaceront à cause du son. Quoi qu’il en soit, la puissance est là ! Evergrey base son set sur l’ensemble de sa discographie, ce qui est apprécié par tout le monde, surtout après une si longue absence! De « She Speaks to The Dead » à « Watching The Skies », en passant par « The Masterplan », nous avons aussi droit au fabuleux « More Than Ever », titre à la composition extraordinaire ! Un moment magique ! Ils jouent aussi « As I Lie Here Bleeding », titre entraînant issu de « Recreation Day ». Nous avons aussi droit au grand classique « Blinded » sur le début duquel le bassiste cassera une de ses 6 cordes ! Il retrouvera le son au milieu du titre. Mais ceci n’empêche pas le public de reprendre en chœur le refrain ! Rikard Zander (claviers) et Henrik Danhage (guitares) s’adonneront quelques minutes à des solos chacun leurs tours. Claviers 80s et solos de guitares techniques et planants, voilà un bel interlude! Ce n’est pas tout, le charismatique leader Tom S; Englund nous a prévenu au début, à la fin du concert « vous serez épuisé » !! Malgré les demandes incessantes d’un membre du public de jouer « Solitude Within », le chanteur n’en démordra pas ! Concernant Torn, nous avons droit au single « Broken Wings » et à « Soaked », deux très bonnes chansons ! Le public est enchanté lorsque débute « End of Your Days » issu de Recreation Day, et chante en chœur le refrain ! Les musiciens excellent, le bassiste impressionne par son jeu sans médiator (rare dans le métal) sur sa 6 cordes, qui n’est pour une fois pas utilisée pour la frime, loin de là ! Le chanteur-guitariste à la voix puissante n’est pas en reste et interprétera seul avec le clavier « Words Mean Nothing ». Jonas Ekdahl assure derrière ses fûts ; discrets, il emplie néanmoins la salle de son jeu puissant. Un autre interlude le mettra en avant. Il s’agit du titre « When The Walls Go Down » issu de The Inner Circle. Le groupe interprète aussi le tragique « Still in the Water », avec les chœurs du claviériste et du guitariste soliste. Le groupe est très communicatif avec le public, remerciements, acclamations, et blagues, l’ambiance chaleureuse offre une image bienveillante et du groupe. Après d’autres remerciements, le groupe entame un autre titre culte : « I’m Sorry ». La ballade n’est pas inconnue du public puisqu’il reprend en chœur le refrain à la demande du chanteur. Un
moment grandiose. Le groupe quitte la scène. Après 2 ou 3 minutes d’acclamations, Evergrey revient sur scène pour le moment des rappels. Ils joueront notamment "Recreation Day" et clôtureront sur le grandiose "A Touch Of Blessing". C’est la fin du concert, le groupe se réunit sur scène pour un salut, un belle image à vrai dire. Le chanteur nous dit qu’ils seront dans quelques instants au premier étage pour une séance de dédicace. Chouette…

La petite salle, qui n’était déjà remplie qu’aux deux-tiers, s’est pourtant bien vidée. Reste les vrais fans (oui, comme moi) qui grimpent donc au premier étage. En attendant, passage par le stand des tee-shirts où l’on peut prendre un grand poster illustrant la superbe pochette de Torn. Sous quelques applaudissements, le groupe arrive et se place dans un coin à l’ombre. Défilent alors les fans pour un crayonnage des posters, pochettes de cd et même tee-shirt. Vient mon tour, c’est très rapide, le temps de dire merci. Tout de même, voir en face de soi les musiciens, c’est quand-même grandiose !

Merci donc à Evergrey d’être passé par la France, et d’avoir montré autant d’enthousiasme, même à une petite salle pas franchement remplie.

2 octobre 2009

Tool : reflets et métamorphoses

Saluons déjà ce livre simplement pour sa parution. En effet, il s’agit là du premier livre en français consacré au groupe américain. Peu enclins aux interviews, discrets, « allergiques » à une médiatisation, la venue de ce livre est donc plus qu’appréciable. Notons ensuite que cet ouvrage va largement au-delà de la simple biographie. Parallèlement à l’évolution du groupe, Christophe Muller (créateur du 1er site francophone dédié à Tool*) tente d’analyser l’œuvre du groupe, à tous les niveaux.

Tool : reflets et métamorphoses - niveau musical

Le niveau musical est bien sûr important, car la musique de Tool reste particulière, surfant entre plusieurs mondes : progressif, métal, rock… Chaque EP et album est soigneusement « analysé », et ce, jusqu’à « 10,000 Days ».

Tool : reflets et métamorphoses - niveau visuel
Le niveau visuel est également analysé, car le groupe Tool possède un lien étroit avec le milieu du cinéma, dû aux parcours de certains membres. De ce fait, Tool attache une importance particulière à l’aspect visuel. Les pochettes ainsi que les clips sont toujours soigneusement travaillés, toujours sous la direction du groupe et souvent réalisés par un ou plusieurs membres.

Tool : reflets et métamorphoses - niveau textuel

Pour finir, il y a également une analyse à faire au niveau textuel, car chez Tool, les paroles sont aussi importantes que la musique. Un des buts premiers du groupe est de véhiculer un message, d’apporter quelque chose de positifs aux gens. L’auteur du livre propose son interprétation personnelle mais toujours fondée, et tente donc de rester le plus objectif possible.

Côtoyant dès leurs débuts des groupes engagés tels que RATM, Tool s’affiche d’emblée comme un groupe anticonformiste, notamment face à la religion. Mais au fil de l’évolution du groupe, d’autres influences vont orienter la musique et les textes. Tout d’abord le psychanalyste suisse Carl Gustav Jung qui influença énormément le chanteur. Ensuite l’occultisme, mais aussi la philosophie orientale pour la recherche de soi. Se transcender, voir le monde tel qu’il est réellement, s’accomplir et communiquer, dans le but d’être soi, sans se soucier des conventions. Voilà qui figure parmi les messages véhiculés par Tool.

Tool : reflets et métamorphoses - les créations

Les projets parallèles de chaque membre de Tool sont aussi abordés. De l’enregistrement des albums aux tournées, l’auteur met en lumière A Perfect Circle, mais aussi Puscifer, autre projet parallèle de Maynard.

Ce qui est mis en avant dans cet ouvrage reste l’aspect créatif de Tool ; aussi, on se passera de détails concernant la vie des musiciens, mais l’essentiel est donné pour tenter de comprendre l’univers complexe mais passionnant de ce groupe hors-normes. Plus qu’une lecture biographique de l’univers du quatuor, une profonde réflexion, des questionnements, personnels ou non, viennent à nous au fil de la lecture. Tout ceci rend l’univers de Tool encore plus passionnant.

*Site crée par Christophe Muller et consacré à Tool

Présentation de l'éditeur
Suivant les thèmes omniprésents de changement, d'évolution, le metal de Tool s'est affiné depuis ses débuts à Los Angeles dans les années quatre-vingt-dix, jusqu'à flirter avec le progressif devant une large audience maintenant acquise à sa cause. Ces artistes véritables ont su prendre leur temps pour développer leur univers exigeant, se mettant toujours à l'abri des médias dont ils n'ont pas eu besoin pour passer dans la cour des grands. C'est sans doute la raison pour laquelle leur groupe est, aujourd'hui encore, toujours aussi méconnu qu'apprécié. Ce livre est le premier en français consacré au quatuor dont l'aura mystérieuse s'est mise en place malgré eux, et qui a connu un succès presque miraculeux à une période musicale de plus en plus markétée. Il explore non seulement l'histoire qui entoure leur musique d'album en album, mais également une oeuvre visuelle accomplie en orfèvre, et enfin les messages véhiculés à travers l'analyse des textes. Et c'est une vision différente qui s'offre à celui qui acceptera l'invitation de cet « outil à la réflexion », voyage intérieur même, pour qui dépassera les apparences mystiques et atteindra les sentiments derrière les symboles et les concepts.

Références

Christophe Muller, Tool : reflets et métamorphoses. Camion Blanc, 2009, 559 pages.